ÉTUDES CATALANES + ALLEMANDES
« Un jour en 2004, j’ai visité Barcelone l’espace de quelques jours. Fasciné depuis toujours par la diversité linguistique, je me suis émerveillé non pas devant la plage, la Sagrada Família, le Parc Güell ou les ruelles étroites de la vieille ville, mais plutôt devant ces panneaux bilingues omniprésents, dominés par cette langue étrangement familière ponctuée de X. Ça m’avait alors marqué. Je venais de découvrir le fait catalan. Non seulement l’Espagne n’était pas que « espagnole » (le vrai nom de la langue espagnole est le castillan), mais en plus la Catalogne s’était largement inspirée du Québec dans ses politiques linguistiques du fait d’enjeux similaires.
Après une maîtrise en études allemandes à l’Université de Montréal quelques années plus tard, j’ai eu vent du nouveau programme d’études catalanes dans le Département de littératures et de langues du monde et n’ai pas hésité un instant à m’y inscrire. En l’espace de deux sessions, j’avais complété avec enthousiasme tous les cours disponibles, incluant le cours de culture catalane. Puis je suis parti à Barcelone quelques mois plus tard pour compléter mon apprentissage du catalan à l’université grâce à une bourse de séjour de l’Institut Ramon Llull.
La langue catalane s’est retrouvée au centre de ma thèse en science politique qui porte sur la politique linguistique en Espagne et en Allemagne. Dans le cadre de celle-ci, je me suis rendu aux quatre coins de l’espace linguistique catalan en Espagne – Catalogne, Communauté valencienne, Îles Baléares, Aragon – pour réaliser des entretiens avec un grand nombre de politiciens.
Mon apprentissage de la langue catalane m’a ouvert plusieurs portes dans le domaine de la recherche sur les politiques publiques et m’a permis d’élargir mes horizons culturels, professionnels et personnels. Fait inusité, le catalan m’a également entrouvert la porte du castillan que j’apprends entre temps avec une facilité surprenante du fait de la proximité de ces deux langues romanes. »