Se ressourcer à Taüll

Jordi Bonet a visité Sant Climent de Taüll, un village isolé dans les Pyrénées catalanes, au moins à trois reprises : lors d’un pèlerinage avec sa femme et céramiste Huguette Bouchard en 1961, seul en octobre 1963 (il avait même essayé d’y acheter une propriété) et accompagné de son ami poète Claude Péloquin, auteur des textes gravés sur la murale du Grand Théâtre, en 1968.

Dans son ouvrage Jordi Bonet : le signe et la terre, l’architecte et romancier d’origine catalane Jacques Folch Ribas écrit que « le lien s’est fait entre Taüll et Québec. Bonet est revenu fortifié, ennobli par Taüll, par ce retour aux sources ».

Des références aux Pyrénées catalanes, et encore plus explicitement à Taüll, se trouvent sur le mur nord de la murale, celui intitulé La Mort. Écrit à Taüll, ce poème de Péloquin en témoigne :

« […] Je n’ai jamais sû quelle heure
et ces Pyrénées qui se mettent à rapetisser
à devenir terriennes
à avoir la même luxure que le papier des crèches
vitalement… au-delà de tous les vertiges
ici on va de l’autre-côté de basculade…
…ici on sait…
on pénètre le flottement… silence […] »